Ces défenseurs du vélo qui déraillent

Pour notre chroniqueur Philippe Kottelat, l'opposition à la récente proposition du Conseil fédéral de rendre obligatoire le port du casque pour les cyclistes de moins de 16 ans est incompréhensible.

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Ce n’est pas une thématique de saison. Mais, alors que toutes les attentions se focalisent sur la 5e vague du Covid que nous traversons, elle n’est pas anodine pour autant. Il y a quelques jours, le Conseil fédéral annonçait vouloir proposer au Parlement de rendre obligatoire le port du casque pour les cyclistes de moins de 16 ans. Un signal fort envoyé aux députés qui se base sur les statistiques du Bureau de Prévention des Accidents (BPA) qui, chiffres à l’appui, démontre que le nombre d’accidents graves à vélo augmente fortement après l’âge de 12 ans. L’explication est simple: avant, les enfants souvent bien conseillés par une majorité de parents, portent un casque. Après, devenus ados, donc rebelles à presque tout, ils le délaissent. Ils sont donc les premiers concernés par le accidents graves en deux-roues.

Il y a un peu plus d’un an, au début de l’été 2020, ce même Conseil fédéral voulait déjà légiférer dans ce domaine. Afin d’améliorer la sécurité des conducteurs, et notamment de ceux, de plus en plus nombreux, qui roulent en vélos électriques, il proposait notamment de rendre obligatoire le port du casque pour tous les conducteurs d’e-bike.

Une décision qui semblait couler de source. Mais visiblement pas pour ceux qui se disent être les grands défenseurs de la cause des deux-roue, à l’image du lobby des cyclistes Pro Vélo ou des promoteurs les plus acharnés de la mobilité douce, comme les Verts ou l’Association transports et environnement (ATE). Leur discours était sidérant, prônant la liberté individuelle face aux prérogatives de l’Etat ou avançant des arguments qui prouveraient que là où le port du casque a été rendu obligatoire, la pratique du vélo a diminué alors que le nombre d’accidents a, lui, augmenté. Ceux-ci valideraient donc la thèse selon laquelle plus les cyclistes sont nombreux, plus ils sont en sécurité, car les automobilistes auraient tendance à s’habituer à cette cohabitation. Ce qui, au-delà de quelques études qui l’accréditent, reste à pouver!

La récente proposition du Conseil fédéral de rendre obligatoire le port du casque pour les cyclistes de moins de 16 ans rencontre aujourd’hui les mêmes oppositions, venant des mêmes milieux. Plutôt que de voir dans son port un moyen de plus de se protéger (et ici on parle des jeunes!), ils en font une nouvelle fois un épouvantail. Au nom de leur aveuglement idéologique, et dans la crainte de perdre quelques adeptes, ils veulent nous faire croire qu’un crâne qui percute un trottoir ou le capot d’une voiture serait mieux protégé sans casque. Quelle stupidité! Ces gens déraillent. Pire, ils se montrent irresponsables! La réalité, c’est que les têtes intelligentes se protègent. On le répète de génération en génération, tant ce slogan est irréfutable. Enfin pour des gens sensés!