Brélaz reviens, ils sont devenus fous!

Avec Bréalz aux manettes, les Verts se seraient ils opposés au parking que l'entreprise Debiopharm souhaite aménager? Lui avait les pieds sur terre et savait parfaitement faire la différence entre une écologie de la raison et une écologie de divagations.

  • En tirant à boulets rouges sur le projet de parking «Debiopharm», les Verts font la preuve de leur immaturité politique.  PHOTO D’ILLUSTRATION/123RF

    En tirant à boulets rouges sur le projet de parking «Debiopharm», les Verts font la preuve de leur immaturité politique. PHOTO D’ILLUSTRATION/123RF

C’est l’histoire d’un parking. Pas petit, j’en conviens, mais pas gigantesque non plus: quelque 130 places, en grande partie enterrées. Ce parking, c’est l’entreprise Debiopharm International qui souhaite l’aménager, en même temps qu’elle crée un nouveau bâtiment administratif dans le quartier de Rumine. Debiopharm, un groupe suisse principalement actif en oncologie et dans les maladies infectieuses, et qui a pour objectif d’améliorer la qualité de vie des patients. Il a notamment développé de nombreuses thérapies visant à soulager les personnes atteintes de cancer. Son expertise est largement reconnue.

Ce groupe, à l’image d’autres, et de nombreuses start up qui peuplent la capitale vaudoise, contribue à en faire un pôle d’excellence dans le domaine de la recherche et de la médecine de pointe. On ne devrait donc que se réjouir de le voir investir une nouvelle fois à Lausanne et de marquer ainsi sa volonté d’y rester. C’est bon pour la recherche dans le domaine précité, c’est bon pour le maintien des places de travail, bon pour l’image de la ville, pour son dynamisme et, bien sûr, pour ses finances puisque Debiopharm International est aussi un contribuable non-négligeable. Autant de bonnes raisons donc de lui accorder une autorisation, ceci d’autant plus que celle-ci a été faite en parfait respect de la loi. Mieux même: le nombre de places de parc accordées est identique au nombre existant, alors même que les mètres carrés construits seront nettement augmentés. Le plan partiel d’affectation en vigueur aurait en effet permis d’avoir davantage de places encore… Seulement voilà: tout cela n’est pas du goût des Verts qui jugent ce projet démesuré. Le conseiller communal Valéry Beaud dénonce ainsi un «déphasage complet avec le Plan climat» de la Ville et entend porter la problématique devant le Conseil communal, s’appuyant notamment sur un avis du Canton qui, pour sa part, prône une réduction du nombre de places de parc prévues.

Attaqué directement, le syndic Grégoire Junod a fait front. Et s’est justifié en précisant qu’il ne s’agissait aucunement «d’un passe-droit» accordé à une entreprise, estimant que le rôle de la Ville est aussi de travailler avec les entreprises locales, d’accompagner les projets et de trouver des solutions. Face à une décision qui semble raisonnable et proportionnée, on se perd donc en conjecture devant l’attitude des Verts. Défendre la planète est certes une cause utile et légitime. Mais surréagir, comme c’est le cas ici, laisse pantois. Et songeur. Car le rôle d’un syndic, au-delà d’être celui de chef d’orchestre de la Municipalité et de premier représentant de la Ville, n’est-il pas d’agir en homme politique responsable? De manière équilibrée, dans une pesée d’intérêt qui profite à tous, en respectant la loi et en ne cédant pas à une forme d’impulsivité idéologique à tout va? Quand on n’a jamais eu de responsabilité au sein d’un Exécutif, c’est un peu facile, et vain, de tirer ainsi à vue contre un partenaire, alors que deux Verts siègent pourtant à la Municipalité. D’ailleurs, pourquoi n’ont-ils pas réagi? Et en aurait-il été de même si Daniel Brélaz était encore syndic? Car le géant Vert aurait sans doute pris la même décision. Lui avait les pieds sur terre et savait parfaitement faire la différence entre une écologie de la raison et une écologie de divagations.