La Pinte Besson, l’envoûtant plus vieux bistrot de la ville

Etablissement historique par excellence, doté de vitraux remarquables, cette inspirante cave voûtée du 18e siècle transmet la culture sociale et gourmande vaudoise avec constance.

  • PHOTOS © FLORIAN CELLA

    PHOTOS © FLORIAN CELLA

INSTITUTION • Lausanne était encore bernoise lorsqu’en 1781, un propriétaire viticole et commerçant en vins nommé Louis Poudret rachète la maison d’un charron nommé Emmanuel Falconnier, sise rue de l’Ale dans le faubourg Saint-Laurent. Il transforme la cave en petit débit de boisson, tout en construisant un passage souterrain menant à une autre cave, de l’autre côté de la rue de la Tour. Il s’agit alors d’un simple débit de vin destiné à écouler le surplus issu de ses vignes. On y avait interdiction de servir à manger. Différents propriétaires et tenanciers se succèdent au 19e siècle jusqu’au couple François et Elise Besson-Malherbes, qui reprend le bistrot en 1870. Monsieur décède un an après, mais Madame tiendra la pinte, qui portera désormais leur patronyme, jusqu’en 1910.

Au début des années 2000, les pires inquiétudes régnaient auprès de la clientèle quant à une éventuelle transformation des lieux. Les habitués, dont le musicien Léon Francioli, lançaient même une pétition. Mais Carlos Beiro, gérant depuis 2004, défend avec conviction ce patrimoine vaudois à la fois gourmand et historique.

En 2014, le patron réhabilite la salle de l’étage, utilisée comme dépôt durant des décennies. Sous les panneaux en aggloméré et le linoléum années 70 sont alors réapparus boiseries, armoires murales vitrées et fenêtres à vitraux. Entre boutefas, fondues et chasselas, La Pinte Besson mérite amplement sa place parmi les cafés historiques les plus remarquables en Europe.

Rue de l’Ale 4, www.pinte-besson.com