L’école numérique dans la tourmente

ECOLE VAUDOISE • Trois syndicats lancent une pétition qui exige le gel de la réforme en matière d’éducation numérique. Un baptême du feu pour le ministre Frédéric Borloz.

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Cette fois ça y est! La guerre du numérique en milieu scolaire vaudois vient bel et bien d’être lancée. A son origine, la Société pédagogique vaudoise, le Syndicat des services publics et Sud-Éducation, trois entités qui ne demandent rien de moins que de geler la réforme de l’éducation numérique déployée dans les écoles du canton. Pour ce faire, ils déposeront une pétition au Grand Conseil.

Absence de plus-value

Quelle mouche a donc piqué ces trois syndicats? Ce qui les gêne, c’est le virage global pris par l’école vaudoise qui irait trop loin, le développement du numérique étant le dernier avatar d’un «projet politique» qu’ils dénoncent. Ainsi ils ne veulent pas de l’introduction d’outils tels que des tablettes pour enseigner et faire des activités en classe. Ils fustigent aussi l’absence de plus-value pédagogique d’un tel projet pour les élèves et arguent du fait que l’école vaudoise a bien d’autres chats à fouetter, notamment en termes d’inclusivité et ce, alors que l’on parle d’allonger la maturité d’une année.

Culture d’opposition

Ce projet phare, lancé par Cesla Amarelle, semble donc mal en point. Faut-il dès lors tout stopper alors que l’ensemble des cantons romands l’ont adopté? «Le rôle de l’école est de permettre aux élèves d’en sortir avec un bagage qui leur permet de comprendre leur environnement. Et le numérique en fait partie», répond Frédéric Borloz qui, droit dans ses bottes, bombe le torse… tout en jouant l’ouverture. Une attitude toute radicale. Reste que sa période de grâce vient de se terminer. Le voilà confronté à son premier baptême du feu, sans doute pas le dernier, dans un domaine où une culture d’opposition quasi systématique l’emporte souvent sur le bon sens...