Blécherette: Stop aux positions dogmatiques!

AVIATION • L’aéroport de la Blécherette est une nouvelle fois dans l’œil du cyclone. Ses opposants multiplient les attaques pour le fermer. A tort!

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«Tout ne tourne pas rond du côté de l’aéroport». Comprenez celui de la Blécherette. Qui estime cela? Le conseiller communal Vert Valéry Beaud qui, à la faveur de deux interpellations, a poussé récemment le plénum du Conseil communal lausannois à voter trois résolutions. La première demande à la Municipalité de poursuivre ses efforts pour réduire ses «nuisances» en termes de bruit et de pollution; la deuxième vise à augmenter la redevance que paient ceux qui le gèrent, la société ARLB (Aéroport région lausannoise La Blécherette SA); la troisième à ce que la Confédération soit informée du fait que la Ville de Lausanne s’oppose à ce que des pilotes de l’armée viennent s’entraîner sur son territoire et sur le terrain dont elle est propriétaire.

Ce faisant, Valéry Beaud a procédé, devant un Conseil largement acquis à sa cause, à ce qu’on appelle un tir groupé. Avec un seul objectif: torpiller l’aéroport lausannois. Qui en a vu d’autres depuis son inauguration en 1911. En 1992, par exemple, la Municipalité rose-verte de l’époque avait déjà proposé de le fermer à la fin de sa concession en 2006.

Une proposition qui fut balayée par 60% de la population lausannoise qui préféra le maintenir, certains allant même jusqu’à dire que c’était la meilleure solution pour garder… un espace vert! Depuis, les critiques n’ont jamais vraiment cessé, avec toujours les mêmes griefs: site trop bruyant, trop polluant, dangereux. Comme si l’ARLB n’avait pris aucune mesure pour y répondre. Les opposants oublient ainsi de dire que, pour protéger les riverains du bruit, les avions ne sont plus admis qu’entre 8 h et 20h et que les «tours de piste» pour les pilotes en herbe sont interdits les samedis et dimanches. Que les écoles de pilotages privilégient de plus en plus l’apprentissage sur des simulateurs, moins polluants et que l’aéroport mise aujourd’hui sur le biofuel appelé à diminuer les émissions de CO2 de 80%... avant, un jour, le tout électrique!

La Blécherette n’est en rien comparable avec Genève-Cointrin ou l’Unique Airport zurichois. Ce n’est qu’un site régional qui, au-delà de sa vocation première qui est le plaisir de voler joue aussi un rôle non-négligeable sur le plan économique en générant, une centaine d’emplois directs, indirects et induits. Il est utile au canton. Comme à sa capitale et à son image. Autant de raisons donc de cesser de tirer à vue dans ce dossier et de privilégier un dialogue constructif plutôt qu’un affrontement constant et stérile. En d’autres termes de savoir raison garder et ne pas laisser le dogme, dont certains semblent avoir beaucoup de mal à se départir, dépasser la réalité des faits.