Prostitution: "une nouvelle loi et encore bien des défis à relever"

Dans cette tribune libre, la députée socialise au Grand Conseil Carine Carvalho applaudit une nouvelle loi qui améliore la condition des travailleuses du sexe, mais sans régler tous les problèmes.

Cette année, la nouvelle loi sur la prostitution entre en vigueur. Elle apporte deux modifications importantes: une obligation de s’annoncer pour les travailleuses et travailleurs du sexe (TDS) et, pour les responsables de salon, d’obtenir une autorisation d’exploitation. Les conditions d’exercice de la prostitution ont tendance à se dégrader avec une insécurité grandissante. Une adaptation de la loi s’imposait. Des séances d’information permettront aux TDS de recevoir des messages clés pour la promotion de leur santé, la réduction des risques et pour faire valoir leurs droits. Le dispositif permettra aussi de poser des conditions pour l’exploitation d’un salon et d’identifier formellement les personnes responsables. Auparavant, en cas d’abus, les responsables pouvaient échapper à toute sanction.

Mais la loi n’apporte pas de solution aux effets négatifs de l’obligation d’annonce sur personnes plus vulnérables, en particulier les femmes migrantes en situation irrégulière, qui pourraient se voir contraintes à travailler dans la clandestinité.

Un autre point d’inquiétude est la précarité sociale. Face à des conditions de travail difficiles, beaucoup cherchent à sortir de la prostitution, mais font face à des défis particuliers: expérience professionnelle invisible, parcours de formation lacunaire et mobilité géographique importante. Il est essentiel que le dispositif cantonal d’insertion professionnelle soit le plus accessible possible à cette population vivant avec des défis particuliers.

La nouvelle loi est un pas dans le bon sens. Mais il convient aux autorités et au monde associatif de rester attentifs pour que les conditions de vie et de travail ne se péjorent dans ce milieu en constante évolution.