Gare aux riches

Il ne fait pas bon être (ultra) riche en 2023. Accusés de tous les maux, ils font l’objet de nombreuses attaques à l’heure où le fossé se creuse entre ces nantis et nous autres.

Les idées ne manquent pas pour les forcer à partage leur immense richesse et, dans la foulée, régler bon nombre de nos soucis.

Dernier exemple en date: le jeune président du PS vaudois Romain Pilloud suggère sur Twitter l’instauration d’une taxe fédérale de 5% sur la fortune des 300 plus riches de Suisses «qui rapporterait 41,5 milliards par an.» De quoi financer, dit-il, «8 fois le coût d’une 13e rente AVS ou payer l’entier des primes LaMal du pays.» Simple, efficace. Pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt? Peut-être parce qu’en ponctionnant chaque année 5% de la fortune, les recettes de ladite taxe ne feraient que diminuer. Peut-être parce qu’avec une telle mesure, les concernés quitteraient la Suisse. Ou parce que l’écrasante majorité des fortunes concernées est théorique et basée sur la valeur estimée d’actifs, et non du cash à disposition dans des coffres-forts.

Pour répondre à cette proposition, je me dois de faire appel à l’homme le plus riche de la planète, Bernard Arnault. Face à ses détracteurs, le patron du groupe de luxe LVMH (qui vient d’annoncer un énième bénéfice record) déclarait récemment, avec une certaine exaspération, que «les gens ne connaissent pas l’économie». Mais quelle arrogance! Qu’est-ce qui peut bien lui faire dire de telles bêtises?