"Fumer fait tousser", de l'absurde qui tutoie le foutraque

SORTIE CINEMA - Ce film est une régression réjouissante qui a envie de jouer avec les codes de l’enfance pour mieux les déconstruire et asséner au passage quelques vertigineux non-sens révélateurs de notre époque.

On n’arrête plus Quentin Dupieux, qui se met donc à sortir un film par an! Cette accélération du tempo aurait pu laisser craindre une baisse dans la qualité ou l’originalité des propositions de ce cinéaste français à l’univers unique. Il n’en est rien! Après le très réussi «Incroyable Mais Vrai», voici donc le joyeusement régressif «Fumer Fait Tousser». Si Dupieux confirme sa volonté de rendre son cinéma plus accessible (on est loin des bizarreries de «Rubber» avec son pneu serial killer, ou du blouson maléfique du «Daim» qui prend possession de Jean Dujardin), il garde un cap résolument absurde qui tutoie souvent le foutraque et le surréalisme. Ici, la proposition est une régression réjouissante qui a envie de jouer avec les codes de l’enfance pour mieux les déconstruire et asséner au passage quelques vertigineux non-sens révélateurs de notre époque.

Voici donc les Tabac Force, une bande de justiciers en costume façon Bioman qui combattent les forces du mal en leur infligeant les méfaits de la cigarette. Le groupe, au bord du délitement, part faire une retraite pour renforcer sa cohésion, à l’initiative de Chef Didier, un rat probablement radioactif qui bave tout vert et a toujours une jolie pépée sous la main. Il faut préciser que Chef Didier est une marionnette manipulée et doublée par Alain Chabat, et que les Tabac Force contiennent la crème du cinéma hexagonal.