Un Haut-Valaisan peut en cacher un autre

FIFA • Gianni Infantino, 45 ans, pourrait devenir le patron surprise du foot mondial, dimanche à Zurich. Signe particulier? Il n’est pas né loin de Sepp Blatter.

  •  Gianni Infantino, un Haut-Valaisan qui en cache un autre. DR

    Gianni Infantino, un Haut-Valaisan qui en cache un autre. DR

C’est dimanche, jour du seigneur, que doit être élu un tout frais émoulu président de l’ultra nouvelle FIFA. Au programme officiel de la semaine zurichoise: transparence toute, pureté, amour, on en prend un autre et on ne recommence surtout pas les mêmes conneries, avec les mallettes de dollars qui furètent dans les couloirs de l’hôtel. Quelques têtes coupées et une réforme plus tard, le noir doit virer au blanc, le plomb se transformer en or, à moins que ce ne soit déjà fait. L’instance qui régit le sport roi, après s’être roulée dans la boue et couverte de ridicule, a pris une bonne douche. Maintenant, il faut (se) changer de fonds en combles. Clin d’œil du destin, à l’heure du grand chambardement, un Haut-Valaisan pourrait en cacher un autre.

Un concours de circonstances

D’accord, Gianni Infantino possède aussi un passeport italien et il n’a pas encore remporté la timbale. Mais il est né à Brigue le 23 mars 1970 et il possède toutes ses chances de succéder à son compatriote Sepp Blatter. Démographes émérites, généticiens pointus et amateurs de probabilités géo-politiques se penchent sur le phénomène. En attendant, si quelqu’un devait se demander à juste titre comment ce monsieur Infantino a été parachuté là, on répondrait qu’il est sorti vainqueur d’un concours de circonstances.

L’Italo-Suisse, marié, père de quatre filles et polyglotte émérite (italien, allemand, français, anglais et espagnol), était jusqu’ici l’homme de Michel Platini. C’est le Français qui l’a intronisé en 2009 secrétaire général de l’UEFA, instance que le Valaisan avait rejointe en 2000, après des études de droit à Fribourg. Gianni qui? Pendant longtemps, Infantino, c’était le chauve sympa qui piochait dans l’urne à boules en mondovision, les jours de tirage au sort. Maintenant que son ex-boss «Platoche» s’est pris les pieds dans le tapis rouge, le voilà candidat au trône mondial.

Des chances réelles

Beaucoup ne voient en lui qu’une solution administrative de second étage, un plan B inapte à la révolution, voire un simple chauffeur de siège d’ici à l’éventuel retour de Platini. Peut-être. Mais peut-être Gianni Infantino, dont la connaissance et la passion du football ne sont pas usurpées, vaut-il mieux que ça. Quoi qu’il en soit, à quelques jours de l’élection à Zurich, seul le cheik Salman de Bahrein parait en mesure de lui barrer le chemin - l’homme, déjà président de la Confédération asiatique de foot, vient de recevoir le soutien public de son homologue africaine. Qu’à cela ne tienne. Gianni Infantino, s’il ne revendique pas trop sa haute-valaisannité parce que venir du même coin que Sepp Blatter ne constitue pas un argument marketing génial, y croit dur comme fer. Le citoyen de Trélex (VD), grâce à l’enveloppe de 500’000 euros allouée par l’UEFA pour sa campagne, dit avoir parcouru quelque septante pays depuis le début de l’année! «Mon fil rouge est mon programme. Je l’estime fort, réaliste et universel», expliquait-il dans le dernier Matin Dimanche.

Le changement en route?

Le programme? Il comporte la création d’un «nouveau comité exécutif», la limitation du nombre de mandats pour les membres y compris le président, la nomination de personnalités indépendantes au foot dans les différents secteurs de l’instance; autant de points qui avaient déjà été préconisés par ladite commission des réformes de la FIFA, dont Infantino faisait partie.

Le changement est-il en branle? On va voir. Dimanche, jour du seigneur, on connaîtra le nom du patron. Depuis 1998, il était haut-valaisan. Peut-être le demeurera-t-il, à la plus grande agitation des démographes, généticiens et autres amateurs de probabilités.