Rideau sur une culbute programmée

LAUSANNE SPORT • Le LS retombe au 2e étage du football suisse. La suite? Ramer encore, envers et contre tout, pour tâcher de retrouver la lumière.

  • Une relégation difficile à avaler qu’on sentait poindre depuis quelque temps déjà. DR

    Une relégation difficile à avaler qu’on sentait poindre depuis quelque temps déjà. DR

«Voilààà, c’est fini.» Mais on entonne le refrain avec moins de verve que le fameux groupe de rock français. Le LS, cancre à l’étage supérieur, définitivement fixé sur son triste sort depuis sa 23e défaite de l’exercice dimanche à Aarau, évoluera l’an prochain en deuxième division. Autrement dit: le trou noir, Wohlen, Chiasso... et Servette pour les nostalgiques du derby d’antan.
 
Un coup dur
Lausanne qui tombe, c’est un camouflet pour le football suisse si l’on songe à qui le remplacera en Super League - Vaduz. C’est une nouvelle baffe pour le ballon romand, qui brandit Sion pour seul étendard. C’est un coup dur pour un club, Lausanne, qui en a déjà tant encaissé, avec la faillite de 2003 pour point d’orgue. 
Huit ans pour remonter la pente, trois à ramer, puis la rechute. Désillusion pour un homme qui ne la méritait sans doute pas: la première année de présidence d’Alain Joseph rimera à jamais avec la première relégation sportive de l’histoire. Pour lui, pour les joueurs, tous les membres du club et les supporters qui daignent encore honorer la Pontaise de leur présence, ce début de mai n’aura pas bon goût. 
 
Un long combat
Reléguer, en français, c’est éloigner, mettre à l’écart. Pour celui qui tombe, d’abord, il y a le vide, la peine. L’ombre d’une humiliation, tous les joueurs vous le diront, une tache noire sur le CV. D’un coup, l’avenir, collectif ou personnel, se brouille. Un affreux doute se dessine: quelqu’un a-t-il glissé des trompettes de la mort dans la croû-
te aux champignons? Non, le Lausanne-Sport va vivre, bien entendu. Parce que s’ils ne sont pas suffisamment aiguisés pour tailler une équipe de pointe dans les limites du budget imparti, à l’image du FC Thoune par exemple, les dirigeants «bleu et blanc» ont le mérite de mener la barque avec prudence et rigueur. On chute? On coupe l’enveloppe, on ramasse les morceaux et on repart au combat. Sachant que la lutte risque de s’avérer vaine tant que ce club ne pourra pas compter sur des infrastructures adaptées au présent millénaire. Le vide, la peine, le doute. Et puis surviendra le bon de la chute: la possibilité de se relever. C’est le nouveau défi du LS. Un chantier vaste et complexe. n