L’Aïkido Yoshinkan ou l’art du centre

SPORT • L’Aïkido Yoshinkan est un art martial inédit en Suisse romande. Découverte avec un expert lausannois.

  •  Un art martial fondé sur 6 mouvements. STOCK

    Un art martial fondé sur 6 mouvements. STOCK

L’Aïkido est un art martial, un art de paix bien qu’il soit martial, un adjectif se rapportant au combat. Ses armes traditionnelles sont le sabre en bois, le bâton court et le couteau en bois.

Les mêmes que pour l’Aïkido Yoshinkan (inédit en Suisse romande), créé par un élève du fondateur de l’Aïkido. «Cet art martial est obligatoire pour les femmes de la police de Tokyo», détaille Philippe Dolivo, instructeur diplômé qui a son dojo (endroit où sont donnés les cours) à Prilly - il est 4e Dan -, et qui a suivi un cours de spécialiste (senshusei) durant un an au Japon à raison de 4 heures par jour.

«Dans ce pays, précise-t-il, j’ai passé des grades. Je m’y suis aussi rendu à quelques reprises avec des élèves, pour des stages de formation avec un élève du fondateur.»

Construction du centre

L’Aïkido Yoshinkan est axé sur le travail de la construction du centre (corps aligné et coordonné). Il faut apprendre des figures techniques, des formes (kata en japonais) à réaliser seul ou à deux. «Ce qu’on recherche, c’est la compréhension et la perfection dans l’équilibre. Le partenaire est un «outil» pour l’autre. Je n’aime pas parler d’un art intellect, mais il faut juste comprendre ce que l’on fait et comment ça fonctionne. »

L’école du Yoshinkan est fondée sur 6 mouvements, dits de base et sur une méthode particulière d’apprentissage des techniques par séquences. Les qualités à posséder? Courage, efficacité, corps entraîné (cet art est physique) et détermination.

En japonais, Aï veut dire harmonie, ki, énergie et do, voie; Yo signifie développer, shin, esprit (de cœur) et kan, lieu (où se développe l’esprit). «Le travail à deux, ajoute Philippe Dolivo, permet de développer son corps, la communication avec l’autre et ses qualités martiales; douces si tout est bien exécuté, mais potentiellement extrêmement martiales. Les armes se touchent mais ne laissent pas de trace.»

Dans l’esprit, il n’y a en fait pas de combat, s’agissant d’une réaction apprise et proportionnée, et immédiate à une «agression». Comme il s’agit de la concrétisation du concept de légitime défense, il n’y a pas de compétition.

Mais le «Kiai» (cri) est de rigueur. «Il sert à déconcerter son adversaire avant l’attaque ou pour appuyer celle-ci.» Le corps, la technique et l’esprit sont liés à cet art, qu’il est encore temps d’explorer. «Mon rêve serait de l’enseigner à des jeunes de 7 à 77 ans. A l’heure qu’il est, ils ont entre 19 et 63 ans. » www.dolivo-juku.ch