Du pain sur la planche

Barres de fer, matraques ou encore sprays au poivre. La bagarre générale qui a récemment opposé des écoliers du collège de Béthusy, venus en découdre avec ceux du collège Arnold-Reymond de Pully, a marqué les esprits. Par sa soudaineté. Par sa violence. Par la moyenne d’âges des belligérants aussi, quatorze-quinze ans tout au plus. Enfin, par la futilité des motifs qui l’ont provoquée: quelques invectives échangées via WhatsApp et Facebook.

Le poids des mots, l’onde choc des réseaux sociaux et leur impact dans la vie réelle. Vantés pour la facilité par laquelle ils permettent le contact et l’échange, ils s’avèrent être aussi des instruments qui facilitent la résurgence des instincts les plus bas. Les menaces, la diffamation, le mépris, le harcèlement ou encore la violence verbale y sont légion, surtout entre jeunes.

A l’ère du numérique, la communication semble être plus facile, car immédiate et accessible en permanence. Mais elle s’avère aussi souvent totalement superficielle et absolument égocentrique. «L’impulsivité que les réseaux sociaux génèrent facilite le passage à l’action au détriment de la réflexion», note avec pertinence le psychologue Philippe Jaffé. A Béthusy, ironie du sort, une expérience-pilote est menée pour tenter de contrôler les élèves qui connaissent des problèmes de comportements. Bravo! Avec toutefois un constat qui s’impose: il y a encore du pain sur la planche.