Les jardins de Prélaz attendent leur réaménagement

PRÉLAZ-VALENCY • Depuis plus d’une année, les habitants attendent les réaménagements des Jardins de Prélaz, prévus par le contrat de quartier. La raison de ce retard: une communication bancale.

  • La Place de la Coop, avec le quartier des Jardins de Prélaz. VERISSIMO

    La Place de la Coop, avec le quartier des Jardins de Prélaz. VERISSIMO

C’était il y a quatre ans. Au lancement du contrat de quartier de Prélaz-Valency, les habitants exprimaient leur mécontentement concernant le bruit et les déprédations causées par certains jeunes au sein du quartier très fréquenté des Jardins de Prélaz. Le souhait des habitants d’améliorer la convivialité des lieux, comprenant les allées traversantes du complexe de logements, ainsi que la place et le toit de la Coop, a donc été ajouté à la feuille de route du contrat de quartier.

Pétition déposée

Octobre 2020. Rien n’a bougé. Ou presque. Pour relancer la machine, le Centre socioculturel a organisé début septembre une semaine de réflexion concernant les aménagements de ces places. Mais aussi la récolte de signatures nécessaires à une pétition qui a été envoyée aux quatre gérances propriétaires des lieux, aux municipaux Natacha Litzistorf et David Payot, et déposée à la commission des pétitions. Munie de 520 paraphes, elle demande que les aménagements prévus lors du contrat de quartier démarrent et qu’un accord entre Ville et gérances soit trouvé.

Place privée, oui mais…

Car c’est là que se situe le nœud du problème. Au printemps 2019, les coûts élevés – 250’000 francs environ- devisés par l’Atelier du Paysage pour la totalité des aménagements, ont incité les propriétaires à demander la participation de la Ville. Pourquoi? «Parce que les utilisateurs de ces places ne sont pas uniquement nos locataires, mais une population bien plus large, notamment en ce qui concerne la place de la Coop», explique Joël Cornuz, directeur de Patrimob, qui gère la coopérative d’habitation Cité Derrière.

Les propriétaires envisagent deux possibilités: qu’ils prennent en charge l’entier du coût des travaux, mais que la Ville entretienne par la suite les espaces. Deuxième option: que la Ville participe financièrement à la réalisation des travaux. La demande a fait chou-blanc. Municipale en charge du logement, Natacha Litzistorf, explique: «D’un point de vue juridique, la Ville n’a pas à intervenir sur ces parcelles, qui sont de droit privé, qu’il s’agisse de financement ou d’entretien». De plus, les autorités ne souhaitent pas créer de précédent en acceptant un accord. David Payot, en charge des contrats de quartier, se montre plus conciliant. Sans pour autant s’écarter de sa collègue concernant le droit de superficie, très clair. «Contractuellement, ces entretiens incombent aux propriétaires. Mais puisqu’une pétition a été déposée, nous allons prendre le temps d’y répondre, de rencontrer les pétitionnaires et de tenter une concertation en les informant des contraintes.»

Les informer oui. Car il semble qu’il a été omis dès le départ de préciser clairement que la Ville n’interviendrait pas, de quelque manière que ce soit, dans ces réaménagements. Mais l’enchevêtrement d’intervenants inhérent au contrat de quartier, et le fait que la Ville investisse un budget dans les contrats de quartier a semé le trouble. Une situation que regrette Natacha Litzistorf. «Nous ne manquerons pas de retenir la leçon, et nous trouverons assurément une solution.»

Quelques travaux en cours

«Vis-à-vis des locataires, qui se sont investis dans les réflexions, nous ne pouvions pas rester sans rien faire», continue Joël Cornuz. C’est pourquoi les quatre gérances ont pris la décision d’investir 60’000 francs pour l’aménagement des allées traversantes des jardins de Prélaz. Les travaux ont commencé mardi 6 octobre. Au programme: bancs, jeux peints au sol et végétation. Mais l’essentiel des travaux est celui qu’il reste à effectuer: réaménager la place et le toit de la Coop en tenant compte des demandes des habitants. «Nous souhaitons trouver un consensus avec la Ville. Sans ce dialogue, il nous sera difficile d’avancer, mais nous ne laisserons pas tomber nos locataires», conclut Joël Cornuz.