SEMAINE DU GLAUCOME • Maladie grave de l’œil, le glaucome peut conduire à une altération irréversible de la vision voire même à la cécité. Un dépistage régulier dès l’âge de 45 ans évite pourtant une issue funeste à cette pathologie dont 100’000 Suisses souffriraient sans même le savoir.
Un examen attentif de l’œil permet de dépister et traiter la maladie à un stade précoce, le plus souvent à l’aide de simples gouttes oculaires quotidiennes. 123RF
C’est une maladie traître et insidieuse, qui peut évoluer sur de longues années parfois même deux décennies, en silence et sans le moindre symptôme. Elle est totalement indolore et son principal et unique symptôme est une baisse progressive de la vision périphérique, au niveau du champ visuel. Tellement progressive d’ailleurs, qu’on ne s’en rend pas compte parce qu’on s’y adapte peu à peu. Jusqu’à la catastrophe: la cécité, complète, définitive, irréversible.
Voleur de vision
Ce voleur de vision silencieux, c’est le glaucome chronique à angle ouvert, une maladie qui touche en Suisse environ 2 % de la population, une proportion qui va jusqu’à 10 % après 70 ans.
La cause exacte de cette maladie est inconnue, même si sans aucun doute, l’âge et le vieillissement jouent un rôle important. Pour le reste, l’existence de cas de glaucome chez des membres de la famille, mais aussi le fait d’être soi-même atteint de myopie ou d’hypermétropie fortes, sont des facteurs de risques connus.
Examen de routine
Mais de quoi s’agit-il exactement? Pour schématiser, notre œil est aussi une cavité qui contient des fluides en mouvement. Lorsque pour une raison ou une autre, la circulation de ceux-ci est entravée, la pression à l’intérieur de l’œil augmente au-delà de la normale et entraîne progressivement une atteinte irréversible du nerf optique, dont le rôle est d’envoyer les messages visuels au cerveau.
Des traitements possibles
Et c’est là que le dépistage prend toute son importance. Un simple examen ophtalmologique de routine permet en effet de détecter les premiers signes de la maladie (en général une augmentation de la pression dans l’œil) et d’intervenir avant que le nerf optique ne soit abîmé ou irrémédiablement détruit.
Car la médecine n’est pas démunie contre le glaucome. Si elle ne sait pas encore le guérir - c’est une maladie chronique que l’on garde tout au long de sa vie -, elle sait très bien le contenir, au point que l’on peut vivre tout à fait normalement avec, et sans perdre la vue.
Dans la plupart des cas, de simples gouttes à instiller chaque jour dans les yeux permettent de rétablir la pression oculaire et d’éviter la destruction du nerf optique. Dans des cas plus complexes, il faudra en revanche faire appel au laser voire même à la chirurgie ou à la microchirurgie oculaire pour tenter de normaliser la situation, avec le plus souvent d’excellents résultats.
Avec la collaboration de
Dépistage gratuit sur rendez-vous
A l’occasion de la Semaine internationale du glaucome, Swiss Visio organise durant tout le mois de mars des dépistages gratuits dans ses centres participants:
- Swiss Visio Montchoisi, Avenue du Servan 38, 1006 Lausanne
- Swiss Visio Chavannes, Rte de la Maladière 16, 1022 Chavannes-près-Renens
- Swiss Visio Genolier, Rte du Muids 3, 1272 Genolier
- Swiss Visio Sierre, Av. du Rothorn 11, 3960 Sierre
- Swiss Visio Eaux-Vives, Rue du Nant 4-6, 1207 Genève
La prise de RDV se fait par téléphone au +41 58 274 22 00.
Avis du spécialiste: Le Dr Kaweh Mansouri
Pourquoi peu de personnes ont-elles recours au dépistage? Parce que c’est une maladie que le grand public ne connaît pas. Un sondage fait en Suisse il y a 20 ans a montré qu’à peine 20% des personnes interrogées savaient qu’il s’agissait d’une maladie de l’œil…
En quoi le glaucome est-il un problème de santé publique? Tout simplement parce qu’il touche 2 à 3% des personnes de plus de 40 ans, 10 % des plus de 70 ans. En outre, il représente la première cause de cécité irréversible dans le monde.
Pourquoi est-il important de se faire dépister? Le glaucome est surnommé «le voleur silencieux de vue» car c’est une maladie chronique et dégénérative qui évolue longtemps sans douleurs ni symptômes. Le problème c’est donc que lorsqu’un patient se rend compte que sa vue baisse et que son champ visuel est amputé, la maladie est déjà à un stade avancé, avec des atteintes irréversibles. Ainsi, plus tôt on détecte le glaucome et plus il est facile de le freiner et d’éviter la cécité ou des pertes visuelles significatives.
A quelle fréquence faut-il effectuer le dépistage? D’une manière générale, on recommande un premier contrôle chez l’ophtalmologiste dès l’âge de 40-45 ans, puis ensuite à un rythme régulier de tous les deux ans. Par contre, si la personne est un sujet dit à risque, fortement myope ou hypermétrope, d’origine africaine ou caribéenne ou encore avec des cas de glaucomes dans la famille proche, le contrôle doit se faire tous les ans.
Dr Kaweh Mansouri Spécialiste FMH en ophtalmologie et ophtalmochirurgie.
