"Fourmi" et "Rosalie Blum" à ne pas manquer au cinéma et à la télévision cette semaine

De la sensibilité, de la mélancolie et de la fragilité. Tel est le délicieux cocktail que notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous recommande cette semaine.

Fourmi
Le Nord de la France, des banlieues ouvrières en crise, une famille divorcée, une assistante sociale, un papa alcoolique au chômage, du foot, un gamin tout mignon: on tient là tous les ingrédients nécessaires pour réussir à choix un bon drame réaliste façon Frères Dardenne ou une bonne comédie sociale sauce anglaise. Après un charmant premier film drôle et mélancolique (lire ci-dessous), le réalisateur Julien Rappeneau signe une comédie touchante et franchement réussie, dont le succès doit beaucoup à la finesse de son casting: aux côtés de valeurs sûres de la comédie française, comme André Dussolier et le taulier François Damiens, on trouve des visages plus surprenants, tels ceux de Ludivine Sagnier et Laëtitia Dosch. Si la première est assez transparente dans son rôle de mère divorcée, la seconde ajoute une vraie touche de fantaisie et de fragilité à son personnage d’assistante sociale prête à déplacer des montagnes pour lutter contre l’inertie du système. Quant au petit héros du film, le gamin surnommé «Fourmi», il est admirablement campé par le jeune Maleaume Paquin, déjà repéré dans la récente adaptation du roman «Rémi sans famille».

Rosalie Blum, dimanche 8 septembre, 21h05, France 4
Qui est Rosalie Blum, cette mystérieuse femme solitaire que Vincent Machot, coiffeur, croise par hasard avec un curieux sentiment de déjà-vu ? Ce petit film qui ne paye pas de mine avec son histoire sans spectaculaire, sa petite ville grise de province et ses anti-héros de tous les jours, est une merveille de bonheur mélancolique et de chaleur humaine. Grâce à un trio d’acteurs lumineux (Kyan Khojandi, Noémie Lvovsky et Alice Isaz), le réalisateur français Julien Rappeneau signe un très beau premier film, véritable enchantement du quotidien dans lequel le bonheur se fabrique avec des petits riens que l’on met bout à bout, comme dans la chanson de Gainsbourg.