Armes suisses, le grand écart permanent

La pression internationale s’intensifie jour après jour pour que la Suisse autorise la réexportation de ses armes en Ukraine, comme le demandent l’Allemagne ou l’Espagne.

Notre pays représentant moins de 1% de ce commerce à l’échelle mondiale, l’enjeu n’est pas militaire. Ni même uniquement économique malgré les centaines d’entreprises concernées et les quelque 14'000 emplois que la filière génère sur notre territoire.

Voici le dilemme: en raison de la neutralité, la loi interdit actuellement l’exportation d’armes dans un pays en guerre. Mais pour assurer la viabilité économique de son industrie, et garantir ainsi son indépendance, la Suisse n’a d’autre choix que d’exporter ces armes. Si ses principaux clients décident de ne plus se fournir auprès d’elle – comme le laissent entendre l’Allemagne et l’OTAN, les conséquences pourraient être particulièrement lourdes car c’est notre propre capacité de défense, notre sécurité, qui serait alors en jeu.

A cet égard, remettre encore en cause l’existence même de «l’industrie de la mort», ou se réjouir de ses difficultés, n’est pas responsable. Le véritable enjeu auquel sont confrontés nos responsables politiques est la préservation à long terme des intérêts du pays. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour l’avenir de la Suisse, et pour la place qu’elle entend occuper dans le monde.