«Noël est la période où Dieu vient à nous, et c’est une bonne nouvelle». Dans un monde où la spiritualité cède le pas au consumérisme et à la satisfaction immédiate des plaisirs, Monseigneur Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, vient nous rappeller à point nommé la vocation céleste de cette fête si chère à tous: se tourner vers Dieu, et se tourner vers l’autre.
Une démarche que l’ecclésiastique applique au nom de l’Evangile, au point parfois de heurter, tant certains lui ont reproché sa tolérance vis-à-vis du monde musulman. Cette tolérance ne masque néanmoins pas quelques inquiétudes devant les difficultés qu’impose la cohabitation avec un Islam en proie à une crise de croissance qui sucite peurs, rejet et parfois même fascination (lire notre interview en page 3). Sous nos latitudes, les questionnements du catholicisme ne se posent en revanche pas en termes de croissance. La crise des vocations, les églises qui tendent à se vider s’y inscriraient dans une crise globale du «sens de la communauté dans la société».
Un sens qu’il nous appartient désormais de réinventer collectivement, à une époque où l’extraordinaire liberté dont nous bénéficions confère à chacun d’entre-nous plus de droits que de devoirs. Et c’est peut-être là que réside la mission la plus noble de l’Eglise: rappeler à chaque être humain le devoir élémentaire «d’aimer l’autre comme il s’aime lui-même». Joyeux Noël à tous!