«Affaire Dittli»: du bruit et beaucoup de rancœur, l'éditorial de Fabio Bonavita

L'affaire Dittli est emblématique du célèbre tryptique des 3 L: on lèche, ensuite on lâche et enfin on lynche.

  • Photo Verissimo

    Photo Verissimo

Lors de son élection surprise en avril dernier, on vantait la jeunesse, la fraîcheur et le culot de la nouvelle conseillère d’Etat centriste Valérie Dittli. Mais ça c’était avant l’application de la célèbre règle journalistique des trois L: d’abord on lèche, ensuite on lâche et enfin on lynche. Car c’est à cela que l’on assiste depuis maintenant plusieurs semaines, à un lynchage médiatique en bonne et due forme. 

En attendant de savoir si Valérie a piqué des bonbons à sa sœur Laura quand elle avait six ans ou si elle a traversé la route en dehors des passages piétons d’Oberägeri, une certaine presse prend un véritable plaisir à feuilletonner sur ce qui ressemble toujours davantage à une tempête dans un verre d’eau stagnante. Son domicile fiscal? Déplacé à Lausanne dès son intention de se lancer dans la course au Conseil d’Etat. Son doctorat en droit à l’Université de Lausanne? Achevé. Sa transgression des règles du parti centriste? Encore à prouver. Le reste? Des broutilles sans grand intérêt.

Bref, plus les jours passent et plus cette «affaire Dittli» prend l’allure d’un règlement de compte tardif orchestré par ceux qui n’ont toujours pas digéré le basculement à droite du Conseil d’Etat vaudois. Ces chevaliers de la morale justifient leurs agissements idéologiques par leur attachement sans faille à une transparence totale de la part de nos élus. Mais à force de vouloir laver plus blanc que blanc, ils ne font que desservir leur cause. Car quand la rancœur se fait vengeance, la démocratie et le journalisme n’en sortent jamais grandis. Bien au contraire…