Activisme vert: une guerre du golf(e) perdue d’avance

GROGNE • Des activistes du climat s’en prennent aux terrains de golf. Sous le regard complaisant des élites vertes qui brillent par leur silence. Ou leurs dérapages.

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Quel est le point commun entre les localités de Lausanne, Payerne et Cologny dans le canton de Genève? Toutes trois possèdent un golf. Et toutes trois ont vu leurs greens respectifs être labourés pour y planter des légumes avec des tags faits à même le gazon. A l’origine de ces actions, des activistes du climat du mouvement «Grondements de la terre». En tous cas en ce qui concerne le golf de Lausanne, puisque ces derniers nient être à l’origine des dégradations commises sur les deux autres terrains.

Un sport polluant

Emanation d’une époque surannée où il était bon chic bon genre de se retrouver sur le green entre «gens du monde» pour y afficher à la fois sa différence et son argent, le golf me laisse plutôt indifférent. Quoiqu’il en soit, ses adeptes ont le droit de le pratiquer en toute quiétude. Même si les activistes à l’origine de ces dégradations affirment vouloir s'en prendre à «un des sports les plus polluants au monde», dénonçant notamment la consommation d'eau nécessaire pour maintenir un green en état et l'impact négatif de ce sport sur la faune et la flore.

Le golf pollue, c’est vrai. Il est même considéré comme le 4ème sport le plus polluant de la planète, après le ski, les sports mécaniques et le tir. La fin justifie-t-elle pour autant les moyens? La réponse est clairement non. D’abord parce que les responsables de ce sport travaillent à en réduire l’impact écologique et souhaitent même atteindre la neutralité carbone d’ici 2035. Ensuite parce que ces actions sont du vandalisme pur qui s’apparentent visiblement plus à la lutte des classes qu’à autre chose.

A ce titre, on tombe donc des nues quand on entend une conseillère nationale Verte genevoise y apporter son soutien sur les ondes de la RTS… avant de se rétracter mollement sous la pression médiatique. Et on s’interroge aussi plus généralement sur le silence des élites vertes, notamment vaudoises, à ce sujet. Souvent en première ligne pour donner des leçons de morale et d’éthique à tout le monde, elles ne brillent guère par leur assiduité pour dénoncer ces atteintes à la loi. Leur silence est coupable. Car on ne sauvera pas le climat en se collant les mains sur le bitume ou en bravant les interdits, mais en votant…