Quand avez-vous acheté pour la dernière fois un CD ou un DVD ? Vous les avez certainement remplacés par un service de streaming dont les dignes représentants se nomment Netflix ou Spotify. Ils sont à la pointe d’un immense iceberg, celui de l’économie de l’abonnement. Sa forte progression, de l’ordre de 18 % par an selon UBS, en dit long sur notre nouveau rapport à la propriété individuelle.
Il est désormais possible de louer sous forme d’abonnement tous types de biens et de services. Vêtements, montres et bijoux, paniers de fruits et légumes, œuvres d’art… Les constructeurs automobiles s’y mettent aussi. Après avoir proposé un abonnement couvrant l’entretien et les assurances, certaines marques mettent à disposition leurs options sur ce modèle prometteur, comme des sièges chauffants à 29 francs par mois.
L’intérêt pour les entreprises est multiple, comme une meilleure fidélisation de la clientèle, notamment grâce aux précieuses données liées à son comportement. Il se révèle même vertueux à certains égards, avec une approche durable: la société qui loue un bien voudra naturellement s’assurer qu’il dure le plus longtemps possible. Mais passer du modèle de propriété à celui de l’usage n’est pas sans conséquence pour le client qui devient captif face à des hausses de prix ou des limitations d’utilisation. Il n’est pas exclu que dans cette affaire, il devienne le dindon de la farce en payant plus pour posséder moins.