Edito Morges - Les raisons de la colère

La multinationale américaine Monsanto est installée à Morges depuis 2004. Cette année, soit onze ans plus tard, elle paiera pour la première fois des impôts en terres vaudoises. Une situation intenable en temps de restrictions budgétaires, pourtant elle ne semble pas vraiment indigner l’éxécutif morgien. Pire, le recours systématique aux OGM et aux pesticides de la part de Monsanto semble le laisse de marbre.

L’argument avancé est que la multinationale représente 200 emplois dans le canton. Un argument bien faible quand on le compare au dégât d’image. Mondialement décrié, le géant américain représente un boulet aux pieds des autorités morgiennes, même si elles ne l’avouent pas vraiment. Comment pourrait-il en être autrement? Aujourd’hui, on sait avec certitude que l’utilisation de semences hybrides est une plaie pour la biodiversité, qu’elle rend la terre stérile et les agriculteurs dépendants aux produits chimiques et que le processus naturel de pollinisation entraîne une contamination des semences là où les OGM sont cultivés. Au final, la dégradation de l’environnement côtoie la misère sociale. Cette situation concerne d’abord les pays en voie de développement qui se voient ainsi régulièrement utilisés par les diverses multinationales agricoles qui font fi de toute considération environnementale ou éthique. Ce ravage mondial peut-il être justifié par la seule présence de 200 emplois? Non, évidemment.