DÉCÈS • Dimanche dernier, dans la soirée, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe: le chef cuisinier franco-suisse Benoît Violier était découvert sans vie à son domicile de Crissier. En fin de soirée, la police vaudoise apportait les précisions suivantes: «Selon les premiers éléments de l’enquête, il devrait s’agir d’un suicide. Le procureur de service a ouvert une instruction pénale afin d’établir les circonstances exactes du décès.» L’intéressé aurait mis fin à ses jours à l’aide d’une arme à feu. Âgé de 44 ans, Benoît Violier dirigeait l’Hôtel de Ville de Crissier depuis 2012. Il avait succédé à Philippe Rochat, mort en juillet de l’année dernière des suites d’une crise cardiaque alors qu’il faisait du vélo. Désigné «cuisinier de l’année 2013» par l’édition suisse du Gault et Millau, il avait récemment vu son restaurant sacré par le classement gastronomique «La Liste» comme numéro un sur 1000 restaurants dans le monde.
A l’annonce de son décès, c’était la consternation auprès des amis et proches de la famille Violier et les réactions ont été nombreuses, venant de toutes parts. Le conseiller d’Etat vaudois Pascal Broulis a ainsi été l’un des premiers à réagir, pensant à la famille du défunt et à tout ce que celui-ci a apporté au canton. «Benoît Violier était quelqu’un de très apprécié. Il s’était naturalisé il y a peu, il avait prêté serment devant nous», a rappelé le chef du Département des finances et des relations extérieures.
Tout semblait lui réussir. En octobre dernier, il avait publié la «Cuisine du gibier à plumes d’Europe» aux Editions Favre et, de l’avis de ses proches, avait également de nombreux projets en tête. Il pensait ainsi notamment créer une académie de cuisine proche de son restaurant estimant que la Suisse romande devait jouer un rôle éducatif au plus haut niveau.
Dimanche matin il devait prendre le train pour Paris afin d’assister à la publication du Guide Michelin 2016 le lendemain.