Fabio Celestini, les plans de l’architecte

- Fraîchement nommé entraîneur du LS, Fabio Celestini a pour mission de lui construire un avenir.
- La priorité de l’ex-milieu international: gagner des matches et défendre le statut lausannois.
- Fabio Celestini a désormais trois mois pour préparer en paix la prochaine saison.

  •  Fabio Celestini, une ambition certaine pour le LS. Pascal Mueller

    Fabio Celestini, une ambition certaine pour le LS. Pascal Mueller

«Mes qualités sont mes défauts: ma passion, mon exigence, mon profession-nalisme. Je suis très exigeant avec moi et les autres.» Fabio Celestini

«Au départ, tu te dis que reprendre cette équipe maintenant, ce n’est pas un cadeau. Alors tu t’assois pour bien réfléchir. Parce que c’est Lausanne.» Fabio Celestini, après trois jours de discussions visant à aplanir les brouilles du passé et envisager les joies à venir, s’est engagé comme entraîneur du FC Lausanne-Sport.

Un long chemin

Retour à la Pontaise, ce club où il avait pris sa retraite de joueur fâché, fin 2010. «Ce qui m’a décidé, c’est le projet derrière. Il va falloir construire», lançait l’homme du cru au terme de sa première séance, le 24 mars. «Au-delà de Celestini ou des dirigeants, il faut prendre un chemin, une direction.» Le but est clair: «Avoir une équipe avec une majorité de Lausannois pour entrer dans le nouveau stade.» Quant au sentier à emprunter, comme l’admet volontiers Léonard Thurre (lire ci-contre), il s’annonce long et tortueux.

Fabio Celestini l’aborde avec quelques principes en tête. Rigueur et honnêteté, par exemple: «Je ne veux pas savoir ce qui s’est passé dans le vestiaire avant. J’ai un groupe de joueurs et celui qui n’ira pas dans la même direction, c’est sûr, aura un problème. Sans solidarité, cela ne donnera rien.» Estime de soi et vitalité quotidienne: «Je suis convaincu que l’équipe a beaucoup plus que ce qu’elle a montré jusqu’à maintenant. Mais il faut le sortir! Nous, on doit les encadrer pour leur donner la possibilité de s’exprimer. Eux doivent juste mettre ce qu’ils ont là-dedans (ndlr: il désigne son ventre) sur le terrain.»

De la tripe, quoi, du cœur à l’ouvrage. «S’ils mettent ça, tous ensemble, avec une même envie, une même idée de jeu, à mon avis ça va donner quelque chose de pas mal, reprend le coach, 39 ans. Et petit-à-petit, on va voir des brins de jeu, ce que pourrait devenir le Lausanne-Sport de Fabio Celestini.»

Un statut à défendre

L’ex-assistant de l’Allemand Bernd Schuster à Malaga a une musique d’avenir en tête; et quelques gammes à affiner au quotidien. La priorité, en football, c’est gagner des matches. Il se trouve que le LS n’avait plus réussi ça depuis le 6 décembre dernier, face à Bienne; et qu’il l’a fait, samedi devant Le Mont, pour les débuts de Celestini. La manière n’y fut guère (1-0, 78e minute). Mais le goût de la victoire, inimitable, simplifie tout. A commencer par la mission du nouvel entraîneur, qui a désormais trois mois pour préparer en paix la prochaine saison.

Tout est à bâtir. L’ex-milieu de l’Olympique de Marseille, qui va procéder à une revue d’effectif, ne dévoile ses plans que dans les grandes lignes: «La défense à 3? Oui, j’aime bien, sourit-il, mais on ne fera pas ça. Pour l’instant, il faut aller au plus urgent. Après, c’est sûr qu’on ne va pas jouer défensif, je veux proposer quelque chose: je vous rappelle quand même qu’on est le Lausanne-Sport. On a un statut à défendre.»

Une vraie stratégie

Et l’amour des foules à reconquérir. Par le jeu, donc, mais aussi une vraie stratégie de club, qui met les jeunes talents locaux au cœur des préoccupations. Le discours, on l’entend depuis des lustres: formation, identité. Cela suivra-t-il enfin dans les faits? Avec le concours de deux autres anciens de la maison, Léonard Thurre (directeur sportif) et Marc Hottiger (responsable Team Vaud), Fabio Celestini veut imprimer sa patte sur le LS.

Avec un pedigree footballistique qui force le respect et une détermination sans faille. «Mes qualités sont mes défauts: ma passion, mon exigence, mon professionnalisme, prévient-il. Je suis très exigeant avec moi et les autres. Je suis très blanc et noir, je déteste vivre dans le gris, et ça peut devenir un problème. C’est mon côté latin, qui n’est pas toujours bien perçu dans le canton de Vaud.» La greffe ne demande plus qu’à prendre.

(lire notre Edito: Celestini, faiseur de miracles?)