«Une candidature est un processus qui évolue chaque jour» Denis Pittet, Secrétaire général du comité de candidature Lausanne 2020
Kuala Lumpur, 31 juillet 2015. Les 100 membres du Comité international olympique (CIO) s’apprêtent à voter pour désigner la ville-hôte des Jeux olympiques de la jeunesse d’hiver 2020. Qui de Lausanne ou de la ville roumaine de Brasov, les deux dernières cités encore en lice, va l’emporter?
Retour sur un long chemin qui n’a rien eu d’un fleuve tranquille, impliquant un énorme travail sur le terrain, des capacités d’organisation hors pair, doublées d’un intense lobbying destiné à obtenir la majorité des voix le 31 juillet prochain.
Acteurs locaux
Première étape et non des moindres: obtenir l’adhésion populaire autour du projet. «De ce côté, pas de souci, on sent un bel élan, aussi bien à l’échelle de la ville, du canton que de la population, observe Denis Pittet, secrétaire général du Comité de candidature de Lausanne 2020. Car une chose est sûre: dans ce genre d’aventure, on est presque sûr de se prendre un référendum dans la figure sans soutien populaire». L’échec de Lausanne en 1988, de Sion en 2006 ou des Grisons en 2013, candidats aux «grands» Jeux olympiques d’hiver, est là pour en fournir la preuve.
Une fois le soutien populaire - et l’adoubement par Swiss Olympic - acquis, une candidature comme celle de Lausanne 2020 se concrétise sur la base d’un savant dosage entre mise en coordination des divers acteurs locaux, et subtile interaction avec le Comité international olympique, dont les exigences sont élevées et multiples.
Accélérateur de projets
Ainsi, contrairement à ce que son nom indique (Le CIO exige que toute candidature soit portée par une ville), Lausanne 2020 n’est pas la candidature d’une seule ville, mais aussi celle du canton de Vaud, et même d’une région entière. Inutile donc de dire qu’entre la présentation du cahier des charges par le CIO en janvier 2014 et le dépôt formel de la candidature «Lausanne 2020», les séances de travail de coordination ont été bon train: la candidature qui se veut être un «accélérateur» de projets, est également destinée à faciliter la construction de nouvelles infrastructures ou de rénovations déjà agendées.
Ainsi, le futur village olympique est une future résidence pour étudiants, qui offrira 1 400 à 1 800 lits supplémentaires sur le site de Dorigny. La patinoire de Malley quant à elle, sera rénovée dans des délais accélérés. Et pour offrir une piste de tremplin aux futurs compétiteurs, piste qui n’existe pas dans le canton, c’est avec la France voisine (Tuffes/Prémanon) qu’un partenariat se met en place.
Enfin, si les compétitions de ski de fond se joueront au Brassus (VD) celles du ski alpin auront lieu dans les Alpes vaudoises, un choix évident, mais dont la mise en œuvre a résulté d’une véritable «diplomatie» sportive pour fédérer l’action des différents syndics locaux et responsables de pistes. «Je suis très heureux du consensus obtenu là-bas, se réjouit d’ailleurs le secrétaire général du comité de candidature, car personne n’a été oublié».
CIO en mutation
Et ce n’est pas tout. En parallèle de la mise en musique sur le terrain, il faut veiller à répondre avec précision à l’impressionnant cahier des charges défini par le CIO. Et même plus: «Le CIO est en pleine mutation, observe Denis Pittet. Beaucoup de questions se posent en termes de dimensionnement des Jeux, des coûts qu’ils induisent et il y a une claire volonté de revenir à plus d’authenticité. C’est pourquoi, nous avons aussi voulu faire de notre candidature un laboratoire de réflexion pour le Comité olympique».
Une volonté qui pourrait faire la différence le 31 juillet prochain, mais qui ne dispense pas non plus d’avoir recours aux traditionnelles et si éprouvées méthodes de lobbying. C’est donc très logiquement que le comité de candidature, à l’instar de celui de Brasov d’ailleurs, a mandaté des consultants chargés de démarcher et faire connaître la qualité de la candidature Lausanne 2020 auprès des si occupés membres du CIO.
«En fait, conclut Denis Pittet, contrairement à ce que l’on pense, une candidature est un processus sans cesse évolutif qui change chaque jour. Il faut donc être toujours prêt à faire face pour accompagner ces changements et répondre aux questionnements qui de partout ne manquent jamais d’arriver».